Par Laurent COUTURIER, DipECVDI, spécialiste en imagerie médicale
Computed tomography versus arthroscopy for detection of canine elbow dysplasia lesions.
Moores AP, Benigni L, Lamb CR.Vet Surg. 2008 Jun;37(4):390-8.
Cet article rétrospectif compare les lésions identifiées en tomodensitométrie (scanner) aux lésions visibles en arthroscopie lors de dysplasie du coude chez 101 chiens. Les résultats mettent en évidence une corrélation entre une fragmentation du processus coronoïde médial 'PCM' de l'ulna visible au scanner et l'identification d'un fragment déplacé à l'arthroscopie, associé à une lésion cartilagineuse du PCM et du condyle huméral en regard. La présence d'ostéophytes au scanner était aussi associée à la présence de lésions à l'arthroscopie, même si la corrélation était moyenne entre le degré d'arthrose au scanner et l'importance des lésions cartilagineuses du compartiement médial du coude à l'arthroscopie.
L'étude confirme ainsi que le scanner apporte un certain nombre d'informations lésionnelles mais qu'un examen normal n'exlut pas la présence de lésons visibles à l'arthroscopie qui reste le gold standard dans cette indication avec une sensibilité supérieure par rapport à l'arthrotomie classique (Lewis et al, JAAHA). En effet, lorsque le fragment est purement cartilagineux, le scanner ne le détecte pas car il n'est pas assez dense. A l'inverse, une fissuration subtile peut être notée au niveau du PCM en scanner sans qu'aucune lésion ne soit détectable en arthroscopie dans le cas où le cartilage recouvre encore la fissure et n'expose pas celle-ci. Le fait de "sonder" le PCM lors de l'arthroscopie peut aider à mettre en évidence la fissure. L'étude démontre même que dans 23 coudes, il n'y avait pas d'accord net entre le scanner et l'arthroscopie quant à la présence d'un fragment. Certains de ces fragments ne représentent en fait pas une fragmentation vraie du PCM mais un ostéophyte partiellement minéralisé en regard de l'apex ce qui complique l'interprétation du scanner. Ainsi la sensibilité et la spécificité du scanner sont respectivement de 77 et 84% dans l'identification de la présence ou de l'absence d'un fragment en regard du PCM.
Le tableau ci dessous résume la fréquence des signes identifiés au scanner et en arthroscopie :
Gliome du lobe frontal chez un boxer de 8 ans. la lésion est hyperintense en T2 et FLAIR, soulignée en anneau par le contraste et entourée par un oedème vasogénique (crédit image AzurVet)
Photo 2 : Mélanome buccal. Chien. MGG x100